Dans un Pôle emploi du 93, quarante agents font face à quatre mille demandeurs d’emploi. Samia, Corinne, Thierry, Zuleika doivent soutenir et surveiller, faire du chiffre, obéir aux directives politiques et aux injonctions de communication, trouver du travail là où il n’y en a pas. C’est la vie d’une équipe qui a intégré l’impossible à son quotidien.
Réalisateur | Nora Philippe |
Acteur | Jérémie Jorrand |
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Pour qui a déjà composé le 39 49, et pour les quelques rares autres, Pôle Emploi, ne quittez pas est passionnant. On y suit celles et ceux dont le travail devrait consister à nous accompagner dans la recherche d'un travail. Et tout y est humiliant. Pour les DE, d'abord — Demandeurs d'Emploi, autrement dit chômeurs — qui se cognent aux murs des paperasses. Pour les agents, ensuite, dont le travail est en permanence soumis à des directives venant de "plus haut" qui ne font aucun cas de leur expertise de la réalité, la considérant de fait comme nulle. Et pour les responsables, enfin, exécutant ce qui doit être exécuté, c'est-à-dire la gestion du pourrissement de l'institution, quitte à être eux-mêmes ceux qui humilient.
C'est un film rude, sous son air de chronique, qui nous montre une machine dans laquelle la pensée ne peut se glisser que dans de rares interstices, impuissante face à cette idéologie formulée clairement : le travail, c'est la liberté.
Jérémie Jorrand
Responsable de l'éditorial et de la programmation de Tënk
Pour qui a déjà composé le 39 49, et pour les quelques rares autres, Pôle Emploi, ne quittez pas est passionnant. On y suit celles et ceux dont le travail devrait consister à nous accompagner dans la recherche d'un travail. Et tout y est humiliant. Pour les DE, d'abord — Demandeurs d'Emploi, autrement dit chômeurs — qui se cognent aux murs des paperasses. Pour les agents, ensuite, dont le travail est en permanence soumis à des directives venant de "plus haut" qui ne font aucun cas de leur expertise de la réalité, la considérant de fait comme nulle. Et pour les responsables, enfin, exécutant ce qui doit être exécuté, c'est-à-dire la gestion du pourrissement de l'institution, quitte à être eux-mêmes ceux qui humilient.
C'est un film rude, sous son air de chronique, qui nous montre une machine dans laquelle la pensée ne peut se glisser que dans de rares interstices, impuissante face à cette idéologie formulée clairement : le travail, c'est la liberté.
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