Entre 1939 et 1945, plus de 40 000 internés sont morts de faim dans les hôpitaux psychiatriques français. Un seul lieu échappe à cette hécatombe, l'asile d'un village isolé du centre de la France : Saint-Alban-sur-Limagnole. Que s'est-il passé, ici et nulle part ailleurs, qui ait fait exception ? La réponse se trouve peut-être dans ces quelques heures de films amateurs que j'ai par hasard retrouvés et qui, surgissant du passé, viennent témoigner des mille et unes inventions quotidiennes d'un lieu de résistances.
Réalisateur | Martine Deyres |
Acteur | Éva Tourrent |
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"Ici, on n'attachait pas les malades." La voix de Martines Deyres, posée et bienveillante, se mêle à celles des soignant.e.s de St Alban. Ensemble, ils et elles racontent en off, l'incroyable expérience qui s'est déroulée dans ce lieu pionnier de la psychiatrie institutionnelle pendant près de 60 ans. À l'image, quelques bobines super 8 tournées par le personnel et retrouvées par la réalisatrice. On y voit essentiellement des fêtes, la vie quotidienne, le travail dans des ateliers ou à la ferme. Tout cela fait partie de l'hôpital. Aucune distinction entre les malades et le personnel, entre les soins et la vie. Ensemble, ils dansent, jouent, travaillent. Ils produisent leur propre nourriture et créent quelques unes des œuvres majeures de l'Art brut. À l'heure des sas de sécurité, des digicodes et des coupes budgétaires à l'hôpital, ce film résonne comme un vibrant hommage à une autre psychiatrie mais aussi à une résistance politique : celle de l'amour pour la singularité et la solidarité.
Éva Tourrent
Responsable artistique de Tënk
"Ici, on n'attachait pas les malades." La voix de Martines Deyres, posée et bienveillante, se mêle à celles des soignant.e.s de St Alban. Ensemble, ils et elles racontent en off, l'incroyable expérience qui s'est déroulée dans ce lieu pionnier de la psychiatrie institutionnelle pendant près de 60 ans. À l'image, quelques bobines super 8 tournées par le personnel et retrouvées par la réalisatrice. On y voit essentiellement des fêtes, la vie quotidienne, le travail dans des ateliers ou à la ferme. Tout cela fait partie de l'hôpital. Aucune distinction entre les malades et le personnel, entre les soins et la vie. Ensemble, ils dansent, jouent, travaillent. Ils produisent leur propre nourriture et créent quelques unes des œuvres majeures de l'Art brut. À l'heure des sas de sécurité, des digicodes et des coupes budgétaires à l'hôpital, ce film résonne comme un vibrant hommage à une autre psychiatrie mais aussi à une résistance politique : celle de l'amour pour la singularité et la solidarité.
Éva Tourrent
Responsable artistique de Tënk
Français
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