Dans la zone évacuée autour de la centrale nucléaire de Fukushima, cinq ans après la catastrophe, le village de Tomioka est toujours vide de ses quinze mille habitants. Quelques rares individus vivent encore sur cette terre brûlante de radiations. Alors que les travaux de "décontamination" orchestrés par le gouvernement nippon semblent bien dérisoires et vains face à l'étendue du séisme tant humain qu'écologique, l'existence apparemment déraisonnable mais paisible de ces irréductibles nous rappelle qu'un bout de terre est, en dernier recours, notre lien le plus sûr au monde.
Réalisateur | Gilles Laurent |
Acteur | Javier Packer Comyn |
Partager sur |
Dans le vaste no man’s land entourant le lieu de la catastrophe, quelques irréductibles habitants vivent encore sur les lieux de leur passé, entourés d’une nature luxuriante et d’animaux en liberté.
Il fallait les qualités d’un homme du son comme Gilles Laurent, pour saisir aussi finement un tel écart entre une image d’un lieu et la réalité de sa menace invisible. Une écoute au plus près des humains qui peuplent cette nature paradisiaque contaminée par la radioactivité, survivants dans un paysage hanté par les absents, amputée de sa société. Dans ce premier film comme cinéaste, nourri de sa longue pratique comme preneur de son en fiction et en documentaire, il réussit à nous emmener en permanence sur la frontière entre le ressenti de l’expérience et la pensée qui se formule à son contact. Car on ne peut faire la relecture d’une catastrophe qu’au seul bruit de son événement, mais à l’effroi de son silence.
Dans le vaste no man’s land entourant le lieu de la catastrophe, quelques irréductibles habitants vivent encore sur les lieux de leur passé, entourés d’une nature luxuriante et d’animaux en liberté.
Il fallait les qualités d’un homme du son comme Gilles Laurent, pour saisir aussi finement un tel écart entre une image d’un lieu et la réalité de sa menace invisible. Une écoute au plus près des humains qui peuplent cette nature paradisiaque contaminée par la radioactivité, survivants dans un paysage hanté par les absents, amputée de sa société. Dans ce premier film comme cinéaste, nourri de sa longue pratique comme preneur de son en fiction et en documentaire, il réussit à nous emmener en permanence sur la frontière entre le ressenti de l’expérience et la pensée qui se formule à son contact. Car on ne peut faire la relecture d’une catastrophe qu’au seul bruit de son événement, mais à l’effroi de son silence.
Français