Le 8 mars 2008, les deux artistes Pippa Bacca et Silvia Moro quittent Milan en robes de mariées. Elles souhaitent rejoindre en stop Jérusalem, le protocole de déplacement de leur performance étant de monter dans tous les véhicules qui s’arrêteraient pour les prendre. Au cours de ce voyage-performance pensé comme un geste de paix, les deux femmes décident de se séparer. Pippa, qui continue seule son périple, sera violée et assassinée à quelques encablures d’Istanbul. Le film part à la recherche du souvenir de cette artiste morte à l’âge de 34 ans.
Réalisateur | Joël Curtz |
Acteur | Caroline Châtelet |
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En débutant sur les propres images de Pippa Bacca dans un camion (la camionnette de son assassin ?), et en se clôturant sur un mariage – filmé par le meurtrier quelques jours après son crime –, le film de Joël Curtz condense toute l’horreur et l’ironie amère de cette histoire. Partie pour célébrer le mariage entre les peuples et les cultures ; revendiquant sa confiance dans l’amour (nourrie par sa foi catholique) ; l’artiste Pippa Bacca ne survivra pas à son geste artistique. Il ne s’agit pas pour autant de qualifier de naïf et d’inconsciente sa démarche, le problème étant bien les féminicides. En alternant entre des entretiens avec ses proches (Silvia Moro, des amies, ses sœurs – dont la puissance de la sororité émeut profondément –, sa mère, etc.), des images d’archives télévisées et des extraits d’images restaurées de son périple, _La Mariée _offre un puissant geste posthume. Si la performance s’est muée en tragédie (ayant inspiré un livre, ce documentaire et depuis peu un spectacle), le film procède autant d’un hommage, d’un témoignage, d’une transmission de son travail que d’une inscription du nom de Pippa Bacca dans l’histoire.
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique
En débutant sur les propres images de Pippa Bacca dans un camion (la camionnette de son assassin ?), et en se clôturant sur un mariage – filmé par le meurtrier quelques jours après son crime –, le film de Joël Curtz condense toute l’horreur et l’ironie amère de cette histoire. Partie pour célébrer le mariage entre les peuples et les cultures ; revendiquant sa confiance dans l’amour (nourrie par sa foi catholique) ; l’artiste Pippa Bacca ne survivra pas à son geste artistique. Il ne s’agit pas pour autant de qualifier de naïf et d’inconsciente sa démarche, le problème étant bien les féminicides. En alternant entre des entretiens avec ses proches (Silvia Moro, des amies, ses sœurs – dont la puissance de la sororité émeut profondément –, sa mère, etc.), des images d’archives télévisées et des extraits d’images restaurées de son périple, _La Mariée _offre un puissant geste posthume. Si la performance s’est muée en tragédie (ayant inspiré un livre, ce documentaire et depuis peu un spectacle), le film procède autant d’un hommage, d’un témoignage, d’une transmission de son travail que d’une inscription du nom de Pippa Bacca dans l’histoire.
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique
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