Houston, Texas. Un ouragan s'annonce, prêt à dévorer aussi bien les gens que les rêves. Alex, rappeuse, ex cheffe de gang, rase les murs pour éviter les représailles et enterrer son meilleur ami. Will et Nate, âmes errantes des quartiers riches, se débattent contre leurs addictions et leurs démons familiaux. De cette poisse ambiante s'échappe leur symphonie.
Réalisateur | Nicolas Peduzzi |
Acteur | Benoît Hické |
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Le cinéma documentaire entretient des liens étroits avec le rap : les deux sont affaires de scansion, de regard décillé sur le monde. C’est en cela que Ghost Song est un grand film screw : ce registre musical qui consiste à concasser les rythmes pour en extraire un jus lent et haché. Les deux personnages au cœur du récit sont gorgés de ce sirop de codéine qui détruisait déjà la protagoniste de Southern Belle. On suit leurs destins – douloureux mais qui guettent la lumière – avec une fascination qui se tend à l’approche d’un ouragan. Houston tremble. Il y a du DeLillo chez Peduzzi. Il sait rattacher ce qu’il filme, en immersion, au plus près, aux grands mouvements sociétaux des États-Unis. Ses personnages hurlent, chantent, parlent (beaucoup). Il fond leurs affects aussi bien dans le _Requiem _de Verdi que dans les nappes vaporeuses de Jimmy Whoo. Ce tissage est une esthétique, mais aussi une politique de l’image.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Le cinéma documentaire entretient des liens étroits avec le rap : les deux sont affaires de scansion, de regard décillé sur le monde. C’est en cela que Ghost Song est un grand film screw : ce registre musical qui consiste à concasser les rythmes pour en extraire un jus lent et haché. Les deux personnages au cœur du récit sont gorgés de ce sirop de codéine qui détruisait déjà la protagoniste de Southern Belle. On suit leurs destins – douloureux mais qui guettent la lumière – avec une fascination qui se tend à l’approche d’un ouragan. Houston tremble. Il y a du DeLillo chez Peduzzi. Il sait rattacher ce qu’il filme, en immersion, au plus près, aux grands mouvements sociétaux des États-Unis. Ses personnages hurlent, chantent, parlent (beaucoup). Il fond leurs affects aussi bien dans le _Requiem _de Verdi que dans les nappes vaporeuses de Jimmy Whoo. Ce tissage est une esthétique, mais aussi une politique de l’image.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Français