Dans les champs, on les voit, étendues dans l’herbe ou broutant paisiblement. Grosses bêtes placides que l’on croit connaître parce que ce sont des animaux d’élevage. Lions, gorilles, ours ont toute notre attention, mais a-t-on jamais vraiment regardé des vaches ? S’est-on demandé ce qu’elles faisaient de leurs journées ? Que font-elles quand un orage passe ? Lorsque le soleil revient ? À quoi pensent-elles lorsqu’elles se tiennent immobiles, semblant contempler le vide ? Mais, au fait, pensent-elles ? Au rythme de l’animal, au milieu d’un troupeau, "Bovines" raconte la vie des vaches, la vraie.
Réalisateur | Emmanuel Gras |
Acteur | Jérémie Jorrand |
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Le travail d'Emmanuel Gras, c'est de bien regarder. C'est de se choisir une idée fixe et de s'y coller. Ici : des vaches. C'est précisément en se confrontant à leur banalité, à "l'idée qu'on en a", que le film trouve sa force et sa poésie. Il ne s'agit pas tant d'en apprendre sur elles (quoique : savez-vous comment elles cueillent des pommes aux pommiers ?) que de partager un temps leur vie. Et pour cela, le cinéma est nécessaire, avec les moyens dont il dispose : l'image (d'Emmanuel Gras), le son (de Manuel Vidal), le montage (de Karen Benainous). Le film crée un temps qui lui est propre, qui n'est pas — que — de la lenteur. C'est un temps de vache, qui nous fait saliver pour une prairie grasse au printemps, frémir d'une érotique stimulation auriculaire ou bien supporter, immobile et sans sourciller (mais pourquoi ? comment ?) la pluie battante.
Le travail d'Emmanuel Gras, c'est de bien regarder. C'est de se choisir une idée fixe et de s'y coller. Ici : des vaches. C'est précisément en se confrontant à leur banalité, à "l'idée qu'on en a", que le film trouve sa force et sa poésie. Il ne s'agit pas tant d'en apprendre sur elles (quoique : savez-vous comment elles cueillent des pommes aux pommiers ?) que de partager un temps leur vie. Et pour cela, le cinéma est nécessaire, avec les moyens dont il dispose : l'image (d'Emmanuel Gras), le son (de Manuel Vidal), le montage (de Karen Benainous). Le film crée un temps qui lui est propre, qui n'est pas — que — de la lenteur. C'est un temps de vache, qui nous fait saliver pour une prairie grasse au printemps, frémir d'une érotique stimulation auriculaire ou bien supporter, immobile et sans sourciller (mais pourquoi ? comment ?) la pluie battante.
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