Nos glaciers

Le 28 mai 2025 à Blatten en Suisse, un village de fond de vallée a été presque entièrement rayé de la carte par l'effondrement d'une montagne le surplombant. Si les causes de cet événement sont à coup sûr complexes, le dérèglement climatique y est vraisemblablement pour beaucoup. Depuis quelques années, tous les étés, des montagnes des Alpes et d'ailleurs s'écroulent. C'est que la glace qui tenait les roches entre elles fond. Le cœur de la montagne devient alors un paquet de gros cailloux instables qu'aucune colle ne tient solidaires. Ça tombe.

La disparition de la glace modifie le paysage. Elle provoque des catastrophes, mais elle n'est finalement qu'un signe de la grande catastrophe. Un signe qu'on peut mesurer à l'échelle d'une petite vie humaine : nos paysages, tels qu'on les connaissait, disparaissent. Et nous y étions attachés. Sentimentalement.

Pour explorer cet attachement, nous avons réuni quatre films qui chacun à leur manière nous mettent en empathie avec les glaciers. Celui qu'on foule pour le plaisir lors d'une randonnée estivale, dans le film expérimental – très rare – de Robert Kramer et John Douglas, The Glacier Film. Celui que les scientifiques explorent pour, justement, éviter une catastrophe, dans Inylchek. Celui qui nous parle directement, dans le cœur duquel on plonge entièrement, dans Aletsch Negative. Et enfin, l'iceberg qui se rebelle alors qu'on veut lui faire traverser le globe dans le film « fantastique » Rêves de glace.