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Musicien·nes : portraits choisis

Musicien·nes : portraits choisis

Concevoir une Escale à partir des centaines de films que constituent le catalogue des sept éditions du festival bordelais Musical Écran, entièrement dédié aux documentaires musicaux, aurait pu être fait à partir des styles de musique qui y sont évoqués. C’est le choix du portrait qui a été retenu, une autre manière de synthétiser des tendances musicales et de les présenter d’un point de vue historique, géographique ou sociopolitique au travers de ceux qui la font. Nous avons pu remarquer que la manière de filmer, de concevoir la narration, d’organiser le récit s’écarte de plus en plus des chemins balisés du documentaire classique. Regrouper de façon linéaire et systématique une succession d’interviews, parfois très convenues, agrémentées d’images d’archives, n’est plus de mise. Cette sélection proposera donc un panorama des nouvelles manières de penser le documentaire et surtout de parler de la musique de manière intuitive. On peut montrer la vie d'une personne, pour raconter une histoire, en sons et en images, et pas qu’avec des mots. Quand Gwenaël Brees entame le projet "In a Silent Way" à propos de l’album "Spirit of Eden" du groupe anglais des années 80 Talk Talk, il connait déjà l’interdiction qui lui est faite par son créateur Mark Hollis, récemment disparu, d’utiliser cet enregistrement. L’occasion d’un voyage en quête de silence, à l’instar de la musique de cet album, s’impose au réalisateur et constitue le tour de maître que va saluer le prix du jury 2021. Georges Gachot sait que ce musicien brésilien de Bossanova, bien qu’encore en vie au moment du tournage, est invisible depuis longtemps… Comment réaliser "Où es-tu, João Gilberto ?" Heureusement, un journaliste allemand a déjà suivi sa piste et laisse derrière lui un roman sur sa quête ! Le prix du jury 2019 a récompensé le film en particulier pour l’originalité de sa forme. Natacha Giler et Adam Briscoe nous présentent Connie Converse, chanteuse folk des années 50 mystérieusement disparue vingt ans plus tard. Bien qu’elle ait laissé intentionnellement derrière elle de nombreux documents, les témoignages expliquant sa disparition sont rares. "Talking Like Her" propose une fin à l’histoire de cette femme américaine émancipée, mais exclue. Devant l’absence, point commun de ses trois opus, naîtront nécessairement des procédés narratifs visuels elliptiques des plus poétiques. Cela va aussi entraîner les réalisateurs dans une posture quasi obsessionnelle pour nous donner un point de vue pertinent sur ces existences évanescentes. Stephen Nomura Schible dans "Ryuichi Sakamoto : Coda" ainsi que Jake Meginsky & Neil Young avec "Milford Graves : Full Mantis" vont poser, à travers leur travail, la question de savoir comment la musique peut nous soigner. Dans le cas du prolifique et oscarisé compositeur japonais Ryuichi Sakamoto il s’agit d’une réflexion sur sa musique révélée autours d’une épreuve personnelle au moment de l’enregistrement de "async". Pour Milford Graves, percussionniste de free jazz-américain, c’est une pratique existentielle permanente alliant arts martiaux et recherches médicales qui nous est donné de découvrir ici. Dans les deux cas, il s’agit d’une recherche perfectionniste qui puise son énergie dans une quête spirituelle et philosophique. Deux documentaires introspectifs, mais jamais voyeurs, sont au cœur du processus créatif incarnant l’essence même de leurs musiques : le son et le rythme. Enfin, deux films remplis de l’énergie de leurs protagonistes : "Shut Up And Play The Piano" réalisé par Philipp Jedicke à propos du pianiste et show man, Chilly Gonzales, mégalomane assumé, artiste hyper créatif et personnage aussi insaisissable … que le début de ce troisième millénaire ! Dans "Una banda de chicas" réalisé par Marilina Giménez il s’agit là du long et énergique combat des femmes argentines avec en toile de fond l’exubérante scène musicale de Buenos Aires. Richard Berthou, co-programmateur du Festival Musical Écran

Concevoir une Escale à partir des centaines de films que constituent le catalogue des sept éditions du festival bordelais Musical Écran, entièrement dédié aux documentaires musicaux, aurait pu être fait à partir des styles de musique qui y sont évoqués.

C’est le choix du portrait qui a été retenu, une autre manière de synthétiser des tendances musicales et de les présenter d’un point de vue historique, géographique ou sociopolitique au travers de ceux qui la font.

Nous avons pu remarquer que la manière de filmer, de concevoir la narration, d’organiser le récit s’écarte de plus en plus des chemins balisés du documentaire classique. Regrouper de façon linéaire et systématique une succession d’interviews, parfois très convenues, agrémentées d’images d’archives, n’est plus de mise.

Cette sélection proposera donc un panorama des nouvelles manières de penser le documentaire et surtout de parler de la musique de manière intuitive. On peut montrer la vie d'une personne, pour raconter une histoire, en sons et en images, et pas qu’avec des mots.

Quand Gwenaël Brees entame le projet In a Silent Way à propos de l’album "Spirit of Eden" du groupe anglais des années 80 Talk Talk, il connait déjà l’interdiction qui lui est faite par son créateur Mark Hollis, récemment disparu, d’utiliser cet enregistrement. L’occasion d’un voyage en quête de silence, à l’instar de la musique de cet album, s’impose au réalisateur et constitue le tour de maître que va saluer le prix du jury 2021.

Georges Gachot sait que ce musicien brésilien de Bossanova, bien qu’encore en vie au moment du tournage, est invisible depuis longtemps… Comment réaliser Où es-tu, João Gilberto ? Heureusement, un journaliste allemand a déjà suivi sa piste et laisse derrière lui un roman sur sa quête ! Le prix du jury 2019 a récompensé le film en particulier pour l’originalité de sa forme.

Natacha Giler et Adam Briscoe nous présentent Connie Converse, chanteuse folk des années 50 mystérieusement disparue vingt ans plus tard. Bien qu’elle ait laissé intentionnellement derrière elle de nombreux documents, les témoignages expliquant sa disparition sont rares. Talking Like Her propose une fin à l’histoire de cette femme américaine émancipée, mais exclue.

Devant l’absence, point commun de ces trois opus, naîtront nécessairement des procédés narratifs visuels elliptiques des plus poétiques. Cela va aussi entraîner les réalisateurs dans une posture quasi obsessionnelle pour nous donner un point de vue pertinent sur ces existences évanescentes.

Stephen Nomura Schible dans Ryuichi Sakamoto : Coda ainsi que Jake Meginsky & Neil Young avec Milford Graves : Full Mantis vont poser, à travers leur travail, la question de savoir comment la musique peut nous soigner.

Dans le cas du prolifique et oscarisé compositeur japonais Ryuichi Sakamoto il s’agit d’une réflexion sur sa musique révélée autours d’une épreuve personnelle au moment de l’enregistrement de "async". Pour Milford Graves, percussionniste de free jazz-américain, c’est une pratique existentielle permanente alliant arts martiaux et recherches médicales qui nous est donné de découvrir ici.

Dans les deux cas, il s’agit d’une recherche perfectionniste qui puise son énergie dans une quête spirituelle et philosophique. Deux documentaires introspectifs, mais jamais voyeurs, sont au cœur du processus créatif incarnant l’essence même de leurs musiques : le son et le rythme.

Enfin, deux films remplis de l’énergie de leurs protagonistes :

Shut Up And Play The Piano réalisé par Philipp Jedicke à propos du pianiste et show man, Chilly Gonzales, mégalomane assumé, artiste hyper créatif et personnage aussi insaisissable … que le début de ce troisième millénaire !

Dans Una banda de chicas réalisé par Marilina Giménez il s’agit là du long et énergique combat des femmes argentines avec en toile de fond l’exubérante scène musicale de Buenos Aires. 

 

Richard Berthou, co-programmateur du Festival Musical Écran

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