Mario Marret (1920-2000) vécut mille vies : jeune opérateur radio anarchiste, il participa pendant la Deuxième Guerre mondiale à la Résistance au sein de l'OSS, le service de renseignement américain ancêtre de la CIA.
Après la guerre, il fit partie des Expéditions polaires de Paul-Émile Victor et hiverna en Antarctique. Là-bas, naquit sa passion pour le cinéma : après la mort d’un cinéaste, il démonta sa caméra pour voir comment elle fonctionnait et s'improvisa caméraman. Les images prises sur place devinrent un film, Terre Adélie, du nom de la portion de territoire français en Antarctique, qui montre le quotidien des membres de l'expédition polaire lors du long hiver austral. Il fit un deuxième film, Aptenodytes Forsteri, sélectionné au festival de Cannes.
Proche du Parti communiste, Mario Marret filma dans les années 1960 la lutte d'indépendance guinéenne (qu'il montra dans son film Nossa Terra) et participa aux Groupes Medvedkine aux côtés de Chris Marker, et participa notamment à la réalisation collective de À bientôt j'espère, tout en menant une carrière de cinéaste institutionnel.
Au début des années 1970, il arrêta complètement le cinéma et s'établit comme psychanalyste près d'Aix-en-Provence. Son cabinet ne désemplissait pas, mais ses méthodes étaient parfois décriées par ses confrères. (source : Radio France)
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Pour en savoir plus sur Mario Marret, découvrez le documentaire radio Les Quatre Vies de Mario Marret de Nina Almberg et Assia Khalid, diffusé sur France Culture en mars 2016 dans l'émission Sur les Docks !