Les Habitants

Les ailes d’un cygne se déploient, des oiseaux prennent leur envol. En boucle et inversions, les mouvements se répètent et se répondent, les plumes, les pattes, les ailes sont matières et textures, la symétrie dit l’harmonie. L’équilibre est vite rompu par des coups de feu, alors les mouvements ne sont plus danses mais fuites.
Les Habitants est le seul film de Pelechian qui exclut l’humain de l’image, mais il est traversé comme le reste de sa filmographie par une énergie du conflit, inquiet, toujours, de la destruction de l’harmonie naturelle du monde par l’homme. À la violence qui enferme et immobilise, contre laquelle les luttes doivent sans cesse se reformer, Pelechian oppose, par la puissance du montage, l’énergie du mouvement qui pourrait alors apparaître comme mise en action pure d’un corps politique qui tend vers l’émancipation.

Chloé Vurpillot
Chargée de diffusion pour Ardèche Images